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HIPPONAX 197

HippoDax était né à Ephèse. D'après les témoignages les plus dignes de foi, il vivait à la fin du vi® siècle *. Chassé d'Ephèse, suivant Suidas, par deux personnages qui s'étaient emparés de la tyrannie, il vécut à Clazo- mènes. C*est à Hipponax qu'on attribue dordinaire Tin- venlion du vers iambique scazon ou choliambe; d'au- tres cependant l'attribuaient à Ânanios ^. Quoi qu'il en soit, ce sont les choliambes qui dominent parmi les fragments assez nombreux (une centaine environ) qui nous restent d'Hipponax; on y trouve aussi des iambi- ques trimètres, des tétramètres trochaïques, et d'autres sortes de vers encore, mais le choliambe avait été cer- tainement le mètre préféré d'Hipponax. Ce rythme boi- teux, inélégant, essentiellement trivial et populaire, coti- yenait à merveille à la nature de son inspiration. Par là, Hipponax tient une place un peu à part dans la littéra- ture grecque; car le choliambe y a été peu cultivé : il faut descendre jusqu'à l'âge érudit des Alexandrins pour le voir pleinement remis en honneur. L'âge classique aime le rire, mais il veut plus d'élégance et de grâce : Hipponax se contente d'une verve un peu grosse. Sa poésie, comme celle d'Archiloque, était satirique et personnelle, mais sans la finesse brillante de celle-ci. Un habile connais* seur, l'auteur du Traité de tÉ locution^ Démétrius, par- lant de certaines choses gracieuses par elles-mêmes (les roses, les nymphes, l'hyménée), dit qu'elles le seraient encore dans la bouche même d'un Hipponax ^ ; on ne saurait dire plus clairement à quel point celui-ci était d'ordinaire trivial et rude. Il était, dit-on, petit et contre-

��1. Pline, Hist. NaL, XXXVI, 5; Proclus, Chrestom. 7 (Westphal, Script, metr., p. 243). Cf. Marm, Par,, 57. L'auteur du De MuHoaifi, 6) combat Terreur de ceux qui plaçaient Hipponax au temps de Terr pandre (probablement pour le mettre en relation avec Archiloque).

2. Héphestion, Manuel, c. 5 (p. 83).

3. Démétrius, Éloc,, 132.

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