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AGGOMPAQNEMENT MUSICAL 203

Dde est véritablement chantée, dans toute la force du terme ^ L'instrument qui accompagne la voix du chan- teur est d'ordinaire le barbitos, dont on attribuait l'in- vention tantôt à Alcéo', tantôt à Terpandre', ce qui veut dire que c'était Tinstrument national des Éoliens de Les- bos *. Anacréon, à qui l'on en rapportait aussi quelque- fois l'invention S l'avait simplement emprunté à ses maîtres, les Lcsbiens. Il est encore souvent question de la magadis et de la peclis de Lesbos. On discutait déjà dans l'antiquité sur la nature exacte de ces instru- ments, qui semblent être tombés d'assez bonne heure dans Toubli . D'après le témoignage autorisé d'Âris- toxène, ces deux noms désignaient une seule et même chose ^ C'était un instrument à cordes dont on jouait sans plectre, avec la main ^ Le barbitos, au contraire, se jouait avec un plectre. Mais le barbitos et la pectis (ou magadis) étaient évidemment très semblables. Sui- vant Pindare S la pectis était d'origine lydienne , et c'est en l'entendant résonner dans les banquets des Lydiens que Terpandre inventa le barbitos. 11 est plus que probable que les mots pectis^ magadis et barbitos se prenaient poétiquement l'un pour l'autre, comme ceux de cithare, de phorminx et de lyre, et que lorsqu'un de ces noms apparaît dans les fragments des poètes les- biens, c'est toujours du barbitos qu'il est question •. —

\ . Sur la chanson ôolienne, ôtudiée au point de vue musical et technique, cf. Gevaert, op. cit,, t. II, 2* p., p. 393-404.

2. Horace, Odes, î, 32, 4.

3. Pindare, dans Athénée XIV, p. 635, D.

4. Lesboum barbiton, dit Horace, Carm,, I, 1, 34.

5. Athénée, IV, p. 175, E.

6. Dans Athénéo, XIV, p. 635, E.

7. Id., ibid., p. 635, B.

8. Dans Athénée, ibid., D.

9. Anacréou parle de sa magadis (fragm. 18) et de sa pectis (fragm. 17) ; Sappho parle de sa chelys (tortue) : c'est l'expression la plus générale.

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