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F^oRMÉâ PhialitiVES et populaires 17

cratères et font des libations. En même temps commencent les chanls, (|ui durent lout le jour. « Pendant un jour en- tier les lils des Achéens chantèrent pour se rendre le dieu propice, et firent résonner le beau péan *. » C'est encore le péan que chantentles compagnons d'Achille sur Tordre de leur chef pour célébrer la mort d'Hector : « Et maintenant, (ils des Achéens, au son du péan, retournons vers nos creux vaisseaux, en traînant ce cadavre. Nous avons conquis une grande gloire ; nous avons tué le di- vin Hector, que les Troyens, dans leur cité, honoraient à régal d'un dieu *. » Dans l'Hymne à Apollon Pythîen, la même sorte de chant est exécutée par les Cretois du- rant leur marche vers le temple, après le sacrifice et le repas sacré'. — Les chants funèbres sont aussi mentionnés plusieurs fois dans V Iliade. On pleure les morts solennelle- ment. Cette sorte de lamentation (yco;) s'appelle pro* prement un thrène (Opvivo;). Achille pleure Patrocle *. Quand Hector est tué, Priam et Hécube, du haut du rempart, pleurent aussitôt son trépas ^ Quand le cadavre est rendu par Achille , nouvelles lamentations , exécutées d*abord par des chanteurs de profession , ensuite par les femmes de la famille, Hécube, Hélène, Andromaque ^. Après la mort d'Achille, les neuf Muses en personne, à tour de rôle, chantent un thrène, tandis que les Néréides, compagnes de Thétis, poussent des gémissements ^. Le célèbre chant de Linos est encore une lamentation : un

��1. Iliade I, 472-473. Le vers 474 n'est qu'une variante du vers 473.

2. lliadey XXII, 39l-:i94.

3. Hymn. Ap, Pyth. 33G-341.

4. Iliade, XXIII, 12.

5. Iliade, XXII, 429-430.

6. Iliade, XXIV, 721 sq. Que ces dernières lamentations soient ou non une addition postérieure, ou encore une variante, peu importe pour la question qui nous occupe : c'est toujours un témoignage très ancien sur ce genre de chants funèbres*

7. Odyssée, XXIV, 60 sq.

niai, de la Likk. grecque. — T. II. 2

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