Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/499

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« Elle embrasse toute! mène tout Elle est immortelle et sans fin ^ ». Pour expliquer sa théorie des destructions et des renaissances périodiques de l’univers, il parlait de a rinjustice » de cet univers, qui « portait la peine do ses fautes ^ ». On voit qu’Ànaximandre^ bien que prosa* teur et philosophe, restait par plus d’un côté Télève des Dpètes épiques et élégiaques.

Après Ânaximandre, la tradition place Anaximène, né aussi à Milet ^ Mais les indications relatives aux dates de sa vie forment un chaos inextricable. Tout ce qu*on en peut dire, c’est qu’il vécut entre Anaximandre et Anaxagore, plus près sans doute du premier que du second. Il aurait même été tout à fait son contemporain (plus jeune seulement d’une dizaine d’années) si Ton admettait comme établie une ingénieuse conjecture proposée par M. Dicls *.

Anaximène paraît avoir eu, sur la constitution générale du monde, des notions sensiblement plus exactes que celles de ses prédécesseurs ’. On peut se demander s’il n’a pas eu connaissance de certaines idées pythagoriciennes. Au point de vue philosophique, il est un continuateur de Thalès et d’Anaximandre. Comme eux, il cherche l’élément primitif des choses; il crut le trouver dans « l'air ». A l’idée de « séparation », par laquelle Anaximandre expliquait l’apparition des diverses substances, il substitue celle de la condensation et de la raréfaction, qui change l’air primitif soit en feu, soit en eau

��i, Mullach, fragm. 1 (dans Âristotc, Phi/sifjue, III, 4).

2. Fra^m. 2.

3. Dioiïène Laërce. II. 3; Suidas, ’AvaÇtpilvr,;.

4. Il suppose que Dio^ône Laërce, citant Apollodor^, a donné par erreur comme la date de la naissance d’Anaximènc celle do sa mort {Rhemisches Mus., t. XXXI, p. 27).

5. Tanner y, p. i.S4.

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