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PROGRÈS DE LA CITHARE 71

opposé aux sept notes de la phorminx, ne peut être que le chant du tétracorde. Mais quelques savants hésitent à admettre la conclusion qu'en tirait Strabon K On fait re- marquer que les Grecs n ont pas dû attendre Tépoque de Terpan^re pour trouver les sept notes de la gamme; avec quatre notes, dit-on, il n'y a guère de musique pos- sible. On ajoute qu'en fait l'Hymne homérique à Hermès attribue expressément à ce dieu l'invention de la lyre à sept cordes ^, ce qui prouve qu'au temps où Thymne fut composé (vers le temps de Terpandre sans doute), l'in- vention était déjà fort ancienne. On rappelle enfin un passage des Problèmes d'Aristote S d'où il semble résul- ter que les sept cordes de la lyre existaient avant Ter- pandre, et que la réforme de celui-ci aurait consisté à supprimer une des sept notes (la troisième à partir d'en haut) pour en ajouter une nouvelle à l'octave de la pre- mière : la cithare de Terpandre aurait été un heptacorde comprenant pour la première fois une octave entière, mais avec une sorte de trou au milieu de l'échelle dia- tonique, par suite de la suppression d'un degré de l'échelle. Tout cela est fort incertain : on peut cependant entrevoir quelque vraisemblance. Il n'est pas probable, à vrai dire, que Terpandre ait été l'inventeur de l'hepta- corde; les vers cités plus haut ne le disent pas expressé- ment, et les traditions, en pareille matière, sont toujours vagues et douteuses. Il a dû en être de l'heptacorde comme du barbitos : l'un et Tautre existaient avant lui sans doute dans l'usage populaire lesbien; il les a seu- lement mis en lumière et illustrés. C'est lui qui a fait de l'heptacorde (modifié peut-être comme le dit Aristote) un instrument désormais hors de pair, en le consacrant par

i. Voir la note de Volkmann dans son édition du De Musica^ p. 78-80.

2. Hymne à Hermès, 47-51 (liîTa lï (Tviifcovou; ôiwv itavûdffaTO ^opSaç).

3. Probl, XIX. 32.

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