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PROCLOS


poétique, très étendue et très variée, où le pieux philosophe avait exprimé ses sentiments de dévotion ; et, de plus, quelques écrits de mathématique et d’astronomie, dans lesquels il commente surtout Euclide et Ptolémée. Enfin, on lui attribue, avec quelque doute, un commentaire sur les Travaux d’Hésiode, dont nous avons un extrait[1], et une Chrestomathie (Χρηστομάθεια γραμματιϰή (Chrêstomatheia grammatikê)), mentionnée plus haut[2]. Parmi les ouvrages perdus, citons les traités Sur la théologie d’Orphée, Sur l’accord d’Orphée, d’Homère et de Platon, Sur la mère des dieux (Βίϐλος Μητρῳαϰή (Biblos Mêtrôakê)), et des commentaires sur plusieurs dialogues de Platon.

Nous n’avons pas à étudier ici la philosophie de Proclos. Pour le fond, c’est toujours celle de Plotin et de Porphyre ; mais cette philosophie est, chez lui, plus complètement organisée que chez ses devanciers. Elle apparaît là, pour la première fois, distribuée dans ses cadres et ses compartiments, éclairée dans toutes ses parties, pourvue de tout un appareil de théories et d’explications. « Toute la théologie grecque et barbare, dit Marinos, y compris celle qui s’enveloppe de fictions mythiques, il la pénétra du regard… et la mit en lumière, expliquant tout avec une inspiration divine et ramenant tout à un accord parfait[3]. » Ce qui est vrai de la théologie, centre et foyer du néoplatonisme, l’est de la doctrine tout entière. Proclos, sans vouloir innover en rien, a tout remanié, tout combiné, tout systématisé. Chez lui, voici par exemple la théorie fondamentale du mode de développement de l’existence qui se fixe en une série de formules précises. La multitude des êtres, depuis l’unité absolue jusqu’à la matière, apparaît distribuée en une immense hiérarchie, dans la-

  1. Dans les Βιογράφοι (Biographoi), de Westermann ; Brunswick, 1845.
  2. Voir plus haut, p. 978.
  3. Marinos, Proclos, 22.