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CHAP. VIII. — LA FIN DE L’HELLÉNISME


Nous ne savons rien de précis sur sa famille ni sur sa jeunesse. En 404, nous le trouvons, en qualité de diacre, aux côtés de son oncle, le patriarche Théophile d’Alexandrie, qu’il accompagne à Constantinople : il l’assiste au conciliabule du Chêne, qui dépose Jean Chrysostome. À la mort de Théophile, en 412, Cyrille lui succède comme patriarche d’Alexandrie, après une élection qui semble avoir été violente. Socrate le représente comme dur et autoritaire ; il l’accuse d’avoir trempé dans l’assassinat d’Hypatie en 415. Nous ne sommes plus en mesure ni de vérifier ses assertions, ni de les réfuter. La dureté de Théophile à l’égard de Chrysostome laisse au moins planer sur Cyrille, associé à lui, un soupçon d’intolérance. Il ne consentit 1ui—même qu’en 417 à recevoir le nom de l’illustre banni dans les diptyques de son église.

Dans les quinze ou seize premières années de son patriarcat, il paraît surtout occupé à combattre les Novatiens, les Juifs et les Ariens. Puis, en 429, éclate la grande dispute théologique du Nestorianisme. Nestorios, patriarche de Constantinople, développant les enseignements de Diodore de Tarse et de Théodore de Mopsueste, affirme qu’il y a en Jésus-Christ deux personnes distinctes, l’une divine, l’autre humaine. Une partie des évêques d’Orient, notamment Théodoret et Jean d’Antioche, se rallient à son opinion. Cyrille se fait le défenseur ardent du sentiment contraire. Nestorios est condamné au concile de Rome, en 430, et Cyrille reçoit du pape Célestin mission de représenter l’orthodoxie au concile d’Éphèse, en 431. Il y porte douze anathèmes, où il a formulé la doctrine à condamner, et il les y fait

    49 et 169. Son rôle public est raconté par les historiens ecclésiastiques ; consulter aussi ses lettres. — J. Kopallik, Cyrillus von Alexandrien, biographie d’après les sources, Mayence, 1881. Voir Bardenhewer, Patrol., § 59.