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FRAGMENT GRENFELL

fragments de ses œuvres, conservés par des glossographes, sont courts et insignifiants. — Il eut des imitateurs : bornons-nous à mentionner Skiras de Tarente, Blaesos de Caprée et Sopatros de Paphos, qui nous sont à peu près inconnus[1].

Ce qui est plus important, c’est l’influence évidente que cette littérature a dû avoir sur certaines formes dramatiques italiennes et romaines, comme l’atellane et le mime : la Grande-Grèce et la Campanie étaient trop près de l’Italie centrale pour que leur action n’ait pas été considérable ; mais ce n’est pas ici le lieu de s’y arrêter.


La représentation simplement vraie de la vie familière, sans caricature outrée, trouve en même temps son expression dans le genre du mime, renouvelé de Sophron et de Xénocrate[2].


C’est peut-être à ce genre qu’il faut rattacher un très curieux fragment retrouvé récemment, sur un papyrus, et qui a été publié pour la première fois par M. Grenfell[3]. Il se compose d’une cinquantaine de lignes écrites sur deux colonnes. La seconde colonne est très mutilée. Les vingt-sept premières lignes au contraire (celles de la première colonne), sont assez bien conservées, sauf quelques mots. Ce ne sont pas des vers proprement dits, mais on y rencontre des séries de dochmiaques qui se suivent, et tout le morceau a l’air d’être rythmé : il était peut-être chanté. Il fait songer surtout à cette sorte de prose rythmique dont Sophron avait donné l’exemple. Par

  1. Cf. Susemihl, I, p. 241-243.
  2. Sur Sophron et Xénocrate, cf. t. III, p. 448 (456, 2e éd.).
  3. Grenfell, An Alexandrian erotic fragment and other greek papyri chiefly ptolemaic, Oxford, 1896. — Article de H. Weil, dans la Revue des Études grecques, 1896, p. 169 (texte et traduction).