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ARATOS

Traité du Sublime, dont l’auteur le range parmi ces poètes « impeccables », ces « calligraphes parfaits », qui ne tombent jamais très bas, mais ne s’élèvent pas non plus jusqu’aux cimes[1].


Le terme logique de tant d’érudition était le poème didactique, qui eut, en effet, dans la période alexandrine, une sorte de renaissance. L’initiateur de cette résurrection fut Aratos[2]. Aratos, fils d’Athénodore, naquit à Soles, en Cilicie[3]. Il était plus âgé que Callimaque[4] ; il dut naître par conséquent vers 315. Il étudia successivement à Éphèse, selon Suidas, puis à Athènes, où il fut l’élève du péripatéticien Praxiphane (avant Callimaque, sans doute), et aussi de Zénon, le fondateur du stoïcisme. On le trouve ensuite à Cos, dans l’entourage de Philétas[5]. Il y fit notamment la connaissance de Théocrite, qui l’a plusieurs fois nommé dans ses vers[6]. Le roi de Macédoine Antigone Gonatas, condisciple du stoïcien Persée, entendit sans doute parler d’Aratos par celui-ci, et les fit venir tous deux à sa cour, à l’occasion de son mariage[7]. C’est là dorénavant qu’Aratos semble

  1. Sublime, c. 33, 5.
  2. Ménécrate d’Éphèse, son maître (selon Suidas), est quelquefois cité aussi comme l’auteur d’un poème intitulé Ἔργα, qui a pu servir d’exemple aux Géorgiques de Virgile. Il ne nous en reste rien. Cf. Susemihl, I, p. 284.
  3. Notice de Suidas ; biographies dans Westermann, Vitarum scripture : graeci minores, p. 52 et suiv. Cf. Couat, p. 46-48 ; Susemihl, I, p. 284 et suiv. — Bibliographie, en tête du chapitre.
  4. C’est Callimaque lui-même qui le disait dans une épigramme, suivant un biographe (Vita I).
  5. Susemihl le fait aller d’abord à Cos, ensuite à Athènes. Mais l’ordre inverse me semble plus facile à concilier avec tous les autres faits connus, à la condition qu’on admette que Philétas revint à Cos après l’éducation de Philadelphe.
  6. VI, 2 ; VII, 98 ; etc.
  7. En 272, selon les uns ; en 276, selon les autres. Cf. Susemihl, p. 289, n. 19.