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ÆLIUS ARISTIDE

Pergame, auprès du temple d’Asclépios, occupé à se soigner d’après les indications qu’il croyait recevoir en songe du dieu lui-même. Le détail de ces consultations et du traitement extraordinaire qui en fut la suite se trouve, sous une forme très confuse, dans les six Discours sacrés (Ἱεροὶ λόγοι, Or. XXIII-XXVIII) qu’il écrivit à partir de 170. Même pendant sa maladie, Aristide n’avait jamais abandonné l’exercice de son art ; au milieu de ses souffrances, et tout en se soumettant à une cure des plus pénibles, il continuait à écrire des discours. Une fois guéri, il se livra plus ardemment encore à la pratique de l’éloquence. En 176, il eut l’honneur de haranguer Marc-Aurèle et Commode à Smyrne. Deux ans après, en 178, un tremblement de terre ayant détruit une partie de cette ville, il écrivit une lamentation oratoire, Μονῳδία ἐπὶ Σμύρνῃ (Or. XX) ; puis, ce qui valait mieux, il contribua par une lettre éloquente (Or. XLI Ἐπιστολὴ περὶ Σμύρνης), à obtenir le concours de Marc-Aurèle pour le relèvement de la ville ruinée. Bientôt, il en célébra la brillante restauration dans sa Palinodie (Or. XXX, Παλινῳδία ἐπὶ Σμύρνῃ) et dans son Adresse à Commode au nom de Smyrne (Or. XXII, Προσφωνητικὸς Σμυρναϊκός). C’est à cette même partie de sa vie que paraissent appartenir la plupart des grands discours de lui qui nous ont été conservés. Il mourut probablement en 189, à l'âge de soixante ans.

Il laissait une grande quantité d’écrits, dont la plupart nous sont parvenus. On peut les répartir en plusieurs groupes.

D’abord, les discours qui ont été composés pour des cérémonies réelles, ou à propos d’événements contemporains. Outre ceux que nous avons déjà mentionnés, (Or. XX, XLI, XXI et XXII), il faut citer le Panathénaïque (Or. XIII), prononcé à Athènes aux Panathénées, et où il résume à grands traits toute l’histoire d’Athènes ;