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CHAP. V. — HELLÉNISME ET CHRISTIANISME

était déjà âgé sous Antonin, on tiendra pour vraisemblable qu’il mourut dans la première partie du règne de Marc-Aurèle.

À la différence d’Arrien, qui écrivit sur des sujets variés, Appien n’a vraiment produit qu’une seule œuvre, puisque son autobiographie, d’ailleurs perdue, ne pouvait être en tout cas qu’un simple opuscule. Cette œuvre est son Histoire romaine (Ῥωμαϊκὴ ἱστορία, ou plutôt, Ῥωμαϊκά)[1], en vingt-quatre livres, qui s’étendait depuis les origines de Rome jusqu’à la fin du règne de Trajan[2]. En établissant son plan, Appien avait résolument laissé de côté la méthode annalistique, qui, suivant lui, avait l’inconvénient d’empêcher de saisir les ensembles. Au lieu de suivre les événements d’année en année, il les groupait de façon que chaque livre formât un tout : le principe de ces groupements était d’ailleurs tantôt ethnographique, quand il réunissait en un récit continu toute l’histoire des rapports d’un certain peuple avec Rome, tantôt historique, lorsqu’il embrassait et détachait toute une période, caractérisée soit par la prédominance d’une institution, soit par une entreprise importante, soit encore par un conflit meurtrier. Photius nous a conservé la liste complète des titres des vingt-quatre livres[3]. Elle permet de suivre assez bien la marche du récit. C’étaient : 1. Les Rois (βασιλική, sous-ent. βίβλος ou ἱστορία) ; 2. Guerres d’Italie (Ἰταλική) ; 3. Guerres du Samnium (Σαυνιτική) ; 4. Guerres contre les Gaulois

    dans sa préface sont :(ch. vii) près de 200 ans depuis le rétablissement de la monarchie (c’est-à-dire probablement depuis la dictature à vie décernée à César en 45), ce qui donne approximativement l’an 153 ; ch. ix, 900 ans depuis la fondation de Rome, ce qui donne 147. Le désaccord de ces dates prouve qu’elles sont données en chiffres ronds, à quelques années près.

  1. Préface, 1 et 14.
  2. Photius, 57.
  3. Photius, 57. Cf. Appien, Préface, ch. xiv.