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LES SCIENCES : MATHÉMATICIENS

exposé, si l’on se plaçait au point de vue scientifique, ne répondrait pas à la nature de cet ouvrage. Il suffira d’en donner ici quelque idée, en présentant les plus renommés des savants du temps sous l’aspect où ils intéressent le plus la littérature.

D’une manière générale, la science grecque, sous ses diverses formes, avait subi une éclipse sensible a la fin de la période alexandrine. Mais de même que la littérature, elle eut, sous l’empire, et particulièrement au second siècle, une renaissance, dont il est d’ailleurs malaise de déterminer avec précision l’étendue et les phases.

Nommons seulement les mathématiciens Ménélas d’Alexandrie et Théodose de Tripolis, qui vivaient l’un et l’autre sous Trajan, Sérénos d’Antissa et Clèomède, probablement leurs contemporains. Ce qui nous reste de leurs œuvres, soit en grec, soit dans des traductions latines, n’intéresse que l’histoire des mathématiques. — Il n’en est pas tout à fait de même de celles du pythagoricien Nicomachos, de Gerasa en Arabie, qui paraît avoir vécu au commencement du second siècle[1]. Il y a lieu de penser qu’il avait composé sur l’ensemble des doctrines pythagoriques un grand ouvrage, dont quelques parties seulement nous sont parvenues sous des titres divers, comme autant d’ouvrages distincts. Ce sont : le Manuel d’Harmonique (Ἐγχειρίδιον ἁρμονικῆς) en deux livres[2] ; l’Introduction à l’Arithmétique (Ἀριθμητικὴ εἰσαγωγή), en deux livres[3] ; la Théologie Arithmétique (Ἀριθμητικὰ θεολογούμενα), dont un extrait nous a

  1. Zeller (Ph. d. G. t. V3, p. 108, n. 5.
  2. Publié dans les Antiquæ musicæ scriptores septem de Meibom, Amsterdam, 1652. — Traduction Ruelle : Nicomaque, Manuel d’Harmonique, Paris, 1875.
  3. Introductionis arithmeticæ : libri duo. Rec. Rich. Hoche, Lipsiæ, 1866, Teubner.