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CHAP. V. — HELLÉNISME ET CHRISTIANISME

l’état des connaissances anatomiques au second siècle ; mais ce n’est qu’une nomenclature, sans rien de personnel. Ses autres écrits sont de moindre importance. On lui a attribué par conjecture un poème didactique Sur les Herbes (Περὶ βοτανῶν), qui semble être d’une date très postérieure, et un traité Sur le Pouls (Περὶ σφυγμῶν)[1]. — Soranos, né à Éphèse comme Rufus dont il fut le contemporain, vécut à Alexandrie, puis à Rome, sous Trajan et sous Adrien[2]. Nous savons par divers témoignages qu’il fut un de ceux qui achevèrent de formuler les principes de l’école méthodique[3]. Ce qui nous reste de ses œuvres se rapporte presque uniquement à la physiologie et à la pathologie de la femme. Il avait composé aussi des Biographies de médecins, d’où provient vraisemblablement la vie abrégée d’Hippocrate que nous possédons[4].

À la génération suivante, qui est celle de Galien, appartiennent Xénocrate d’Aphrodisias et Aretæos de Cappadoce. Du grand ouvrage que le premier avait composé Sur l’alimentation animale (Περὶ τῆς ἀπὸ τῶν ζῴων τροφῆς), il ne subsiste qu’un chapitre sur la nourriture

  1. Édition principale : Œuvres de Rufus d’Éphèse, texte et traduction, commencée par Ch. Daremberg, terminée par Ch. Ém. Ruelle, Paris, 1879, avec une introduction.
  2. Suidas, Σωρανός Μενάνδρου et Σωρανός Ἐφέσιος. Les deux articles se rapportent au même personnage.
  3. Les principaux de ces témoignages sont ceux de Cælius Aurelianus, médecin du ve siècle, qui traduisit en latin une partie des œuvres de Soranos. Voir en particulier son traité De morbis acutis, II, c. 9.
  4. La Vie d’Hippocrate, avec le traité Sur les fractures et les fragments du Traité sur la matrice, dans Ideler, Scriptores physici et medici græci minores, Berlin, 1841, t. I. Le texte du traité Sur les maladies des femmes, retrouvé seulement au xixe siècle par Reinhold Dietz, a été publié après sa mort d’après sa copie : De arte obstetricia morbisque mulierum, Kœnigsberg, 1848. La meilleure édition aujourd’hui est celle de Val. Rose dans la Biblioth. Teubner, 1882. — La Vie d’Hippocrate se trouve aussi dans les Vitarum scriptores de Westermann et dans la plupart des éditions d’Hippocrate.