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CHAP. V. — HELLÉNISME ET CHRISTIANISME

dont neuf seulement sont venus jusqu’à nous ; sur la physiologie, le grand traité Des fonctions des organes dans le corps de l’homme (Περὶ χρείας τῶν ἐν ἀνθρώπου σώματι μορίων), en dix-sept livres, ouvrage qui a servi de fondement aux études médicales jusqu’au temps où elles se sont affranchies par l’observation. La pathologie était étudiée dans une série de traités spéciaux ; ces traités, Galien les avait résumés dans son Art médical (Τέχνη ἰατρική), célèbre dans les écoles du moyen âge sous le nom de « Microtechnum ». Enfin, parmi les écrits nombreux relatifs à la thérapeutique et à la matière médicale, il faut mentionner en première ligne la Méthode thérapeutique (Μέθοδος θεραπευτική) en quatorze livres, qui fut le « Megalotechnum : » du moyen âge ; puis seize livres, de titres divers, sur les pronostics, et trois ou quatre compositions assez étendues sur les remèdes, formant ensemble plus de vingt-cinq livres.

Une si abondante production aurait absorbé toute l’activité d’un autre homme. Mais Galien, tout en écrivant sans cesse sur la médecine, trouvait encore moyen de s’occuper de logique, de morale, même de grammaire et de rhétorique.

La logique l’intéressait tout particulièrement. De tout temps, il avait été passionné pour l’art de la démonstration[1] ; il le cultiva toute sa vie, non seulement en pratique, mais par des recherches de théorie. Son principal ouvrage sur ce sujet, le Traité de la démonstration (Περὶ τῆς ἀποδείξεως), en quinze livres, est malheureusement perdu, ainsi que ses commentaires sur la logique d’Aristote et de Théophraste, ainsi encore que bon nombre d’écrits spéciaux sur le syllogisme, sur l’induction, sur les propositions nécessaires, etc. Il nous reste

  1. Sur ses propres écrits, c. 11 : Οὐδὲν οὕτως ἐσπούδασα μαθεῖν ἁπάτων πρῶτον ὡς τὴν ἀποδεικτικὴν θεωρίαν. Sur la logique de Galien, voir Prantl, Gesch. d. Logik, I, 559 et suiv.