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PORPHYRE.

dans l’Odyssée, et les fragments de ses Recherches homériques (Ὁμηριϰὰ ζητήματα (Homêrika zêtêmata))[1] ; la méthode de l’interprétation allégorique y est poussée jusqu’à ses conséquences les plus arbitraires.

Une activité littéraire si constante et si variée peut inspirer quelque admiration ; mais elle révèle le défaut essentiel de l’esprit de Porphyre, autant que ses remarquables qualités. C’était un homme doué pour apprendre et pour retenir, un génie infatigable, qui remuait sans cesse des faits et des idées, — surtout, il est vrai, les idées des autres, — mais en somme, c’était un médiocre artiste, qui ne savait pas amener une œuvre au point de perfection où elle prend une valeur durable.

Nous retrouverons plus loin l’école néoplatonicienne et nous continuerons à en tracer l’histoire. Mais avant de quitter la littérature païenne du iiie siècle, nous devons signaler encore, sans nous y arrêter, toute une classe d’écrits voisins du néoplatonisme. Il s’agit de ceux qu’on appelle hermétiques, parce qu’ils portent le nom d’Hermès trismégiste[2].

Dès le second siècle, nous trouvons chez Plutarque, chez Philon de Byblos, chez Clément d’Alexandrie, chez Tertullien, diverses allusions à des livres attribués à Hermès. Pour quelques évhéméristes, tels que Philon de Byblos, cet Hermès « trois fois grand » était un très ancien sage égyptien[3]. Sage ou dieu, il passait pour avoir donné autrefois en Égypte des révélations de diverses sortes[4]. De là vint qu’on mit sous son nom certains enseignements qu’on voulait rendre très vénéra-

  1. Porphyrii quæstionum homericarum ad Iliadem pertinentium reliquias, éd. Herm. Schrader, Leipzig, 1880.
  2. Zeller, Phil. d. Griech., t. V, p. 224 et suiv. Voir aussi l’essai, de L. Ménard, joint à la traduction signalée plus bas.
  3. Suidas. Ἑρμῆς τρισμέγιστος (Hermês trismegistos).
  4. R. Pietschmann, Hermes Trismegistus, Leipzig, 1895.