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LE COFFRET DE SANTAL

III


Feuilles, tombez sous la fureur du vent
Et sous la pluie atroce de novembre.
Toute splendeur, à la fin, se démembre.
L’eau, trouble, perd son reflet décevant.
Ainsi s’en va tout mon bonheur d’avant.
Les doux retraits de mon âme charmée
Sont dénudés, sans oiseaux. L’avenir
Et mes projets, forte et brillante armée,
Sont en déroute à ton seul souvenir,
Ô ma maîtresse absolument aimée !

J’ai tant vécu dans ton charme énervant,
Comme nourri de gâteaux de gingembre,
Comme enivré de vétyver et d’ambre !
Et, rassuré, je m’endormais souvent
Sur tes beaux seins, tiède ivoire vivant.
Moi, j’aurais cru ta voix accoutumée ;
Le sort brutal voulut la démentir.
Car il mentait ton long regard d’almée !…