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Page:Cros - Le Collier de griffes, 1908.djvu/11

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Santal) sertissant des sentiments tour à tour frais à l’extrême et raffinés presque trop, des bijoux tour à tour délicats, barbares, bigarres, riches et simples comme un cœur d’enfant et qui sont des vers, des vers ni classiques ni romantiques ni décadents, bien qu’avec une pente à être décadents, s’il fallait absolument mettre un semblant d’étiquette sur de la littérature aussi indépendante et primesautière . Bien qu’il soit très soucieux du rythme et qu’il ait réussi à merveille de rares et précieux essais, on ne peut considérer en Cros un virtuose en versification ; mais sa langue très ferme, qui dit tout haut et loin ce qu’elle veut dire, la sobriété de son verbe et de son discours, le choix toujours rare d’épithètes jamais oiseuses, des rimes excellentes sans l'excès odieux, constituent en lui un versificateur irréprochable qui laisse au thème toute sa grâce ingénue ou perverse ».

Plus loin, à propos justement des poèmes et des proses rassemblées dans le présent volume, Verlaine ajoute :

« Mais son œuvre dans des journaux et