Page:Cros - Le Collier de griffes, 1908.djvu/161

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Et puis tu m’aimeras toujours.
Éternelles sont les amours
Dont ma mémoire est le repaire
Nos enfants seront de fiers gas
Qui répareront les dégâts,
Que dans ta vie a fait leur père.
Ils dorment sans rêver à rien,
Dans le nuage aérien
Des cheveux sur leurs fines têtes ;
Et toi, près d’eux, tu dors aussi,
Ayant oublié le souci
De tout travail, de toutes dettes.

Moi je veille et je fais ces vers
Qui laisseront tout l’univers
Sans désastre et sans incendie ;
Et demain, au soleil montant
Tu souriras en écoutant
Cette tranquille mélodie.