Page:Cros - Solution générale du problème de la photographie des couleurs, 1869.djvu/3

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 2 —

saire qu’il en soit ainsi, — se rendre possesseurs exclusifs des procédés particuliers indispensables à l’obtention du résultat final.

Quant au profit que j’en retirerai, il est aussi très-réel, quoique moins simple à définir. En supposant que, dans un temps donné, des résultats — que je ne crois pas pouvoir être obtenus en dehors de mes principes — soient publiés, il me sera facile de faire reconnaître que j’y suis pour quelque chose. Alors au plaisir de voir mon idée prendre forme et vie sans que j’aie eu à faire de travail pénible, s’ajoutera toute possibilité de récompenses diverses, d’appréciation extérieure favorable de ma valeur relative, et autres avantages semblables. Je passe maintenant à mon sujet.


II


§ 1er. Les moyens que je propose sont fondés sur les procédés déjà connus en photographie et sur des propriétés physiques également connues des rayons lumineux. Et c’est précisément parce que chacun des éléments de l’idée est expérimentalement donné et que l’arrangement seul en est nouveau, qu’il ne m’a pas été nécessaire de m’assurer de la possibilité du résultat par l’expérience.

Pour aborder le problème, je pars d’un principe dont je donnerai ailleurs la démonstration, et qui est le suivant : Les couleurs sont des essences qui, de même que les figures, ont trois dimensions, — et par conséquent exigent trois variables indépendantes dans leurs formules représentatives.

§ 2. Il suit de là que si l’on avait un instrument pour mesurer les couleurs, comme le thermomètre mesure les températures, il faudrait qu’il donnât, pour exprimer les relations des teintes entre elles, trois nombres distincts pour chacune[1].

Donc, une représentation chiffrée d’un sujet de peinture donné serait possible aux conditions suivantes : on diviserait la surface peinte en un nombre de surfaces contiguës assez petites pour le détail voulu, et on noterait, au moyen de trois nombres pour chacune, leurs teintes diverses.

Ainsi, chaque point du tableau donne lieu à l’évaluation de trois

  1. Je donnerai le principe de construction d’un instrument destiné à l’analyse et à la synthèse numériques de toutes les teintes mixtes dans une publication ultérieure.