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même sur l’une des lentilles de l’objectif ; des liquides colorés contenus entre deux glaces ordinaires conviendraient peut-être aussi. Il y a là toute une série d’essais délicats.

B. — Le second moyen consiste à remplacer les verres colorés par un prisme qu’on fait tourner à chaque épreuve, de manière à ce que, en premier lieu, il n’envoie dans la chambre noire que des rayons rouges, ensuite que des rayons jaunes, enfin que des rayons bleus.

Ce procédé évite l’emploi d’émaux transparents et de couleurs artificielles, produits toujours impurs et qui laissent passer de la lumière blanche.

C. — Le troisième moyen n’a pas l’universalité des deux premiers ; mais il sera probablement utile en certaines circonstances, pour les portraits, la reproduction des peintures, des fleurs, des animaux, des préparations anatomiques.

Il consiste à prendre successivement trois épreuves avec un appareil photographique ordinaire, sans aucune modification, mais en ayant soin d’éclairer les objets à reproduire, d’abord avec de la lumière rouge, ensuite avec de la lumière jaune, enfin, avec de la lumière bleue. Ces différents rayons sont pris dans un spectre, ou obtenus au moyen de milieux transparents colorés.

Ce moyen ne peut s’appliquer à aucune reproduction en plein air. Cependant, la facilité relative de mise en pratique qu’il présente le rend précieux pour les reproductions scientifiques et industrielles. C’est probablement ce moyen que la pratique abordera au début.

§2. Le second procédé d’analyse consiste à prendre simultanément les trois épreuves dans les trois régions de rayons simples du spectre résultant de la décomposition des rayons émis par le tableau à reproduire.

Un système de lentilles est disposé de manière à grouper en faisceau les rayons qu’envoie le tableau dont la reproduction intégrale est proposée. Ce faisceau mixte tombe sur un prisme qui le décompose et l’étale en un spectre. Trois objectifs élémentaires recueillent respectivement les rayons rouges, jaunes et bleus et forment trois images partielles sur la surface sensible qui les fixe.

Peut-être est-il nécessaire de placer devant chaque objectif un prisme qui compense l’allongement des images.

Les difficultés seront encore l’insuffisance de la quantité de lumière pour chaque épreuve et l’inégale activité chimique. Pour ce qui est de l’insuffisance de la lumière, on peut la compenser en réduisant la di-