Page:Curie - Œuvres de Pierre Curie, 1908.djvu/390

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plaque épaisse d’un autre métal , mais percée de fenêtres f que recouvre une mince feuille du métal . À 6 cm au-dessous de la face , se trouve la lame focus l, source des rayons Röntgen. Le système producteur de ces rayons (tube focus , bobine Ruhmkorff et interrupteur électrolytique de Wehnelt) est enfermé dans une grande caisse de plomb épais dont la paroi est mise à la terre. Les rayons Röntgen sortent de la caisse par une ouverture circulaire de 10 cm de diamètre recouverte seulement d’une mince feuille d’aluminium aa. On peut faire le vide de Crookes dans la boite étanche reliée à la trompe à mercure.

Quand on opère à la pression atmosphérique, la conductibilité de l’air sous l’influence des rayons est considérable. Lorsque le métal de la feuille intérieure est différent du métal des fenêtres f et des faces internes de la boite , le système (|) fonctionne comme une pile dont la force électromotrice fait dévier l’électromètre. On peut, par la méthode d’opposition du quartz piézoélectrique de M. P. Curie, mesurer le courant électrique nécessaire pour maintenir l’électromètre au potentiel zéro ; ou bien on peut, sans agir sur le quartz, ramener l’électromètre à demeurer au zéro en intercalant en , entre la boîte et la terre, une force électromotrice convenable prise en dérivation sur le circuit d’un daniell.

Dans ces conditions, si l’on fait le vide dans l’appareil, l’équilibre de l’électromètre se maintient d’abord avec la même force électromotrice de compensation, tant que la pression ne s’est pas abaissée jusqu’à l’ordre de grandeur du millimètre (seulement le courant qui prend naissance en l’absence de devient de plus en plus faible). Pour des pressions inférieures, la force électromotrice de compensation est modifiée. Elle dépasse bientôt celle d’un daniell, augmente constamment et semble croître au delà de toute limite à mesure qu’on se rapproche du vide de Crookes. Si l’on rétablit en la force électromotrice primitive qui compensait le phénomène à la pression atmosphérique, on peut, à l’aide du quartz, mesurer le courant nécessaire pour maintenir l’électromètre au zéro. Ce courant, qui apparaît aux pressions de l’ordre du millimètre, augmente d’abord légèrement avec la raréfaction de l’atmosphère, puis devient sensiblement constant pour le vide de Crookes.