Page:Curie - Œuvres de Pierre Curie, 1908.djvu/399

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

daires du métal , étudiées avec la disposition de la figure 2, ne s’affaiblit pas considérablement lorsqu’on compare un appareil dont l’enveloppe de verre est relativement mince (1 mm) à un autre où elle est plus épaisse (3 mm). Avec le dispositif de la figure 1, les rayons X pénétrant dans la boîte par les fenêtres à travers une feuille d’aluminium d’épaisseur de de millimètre, l’interposition d’une glace de verre de 5 mm sur le trajet des rayons de Röntgen affaiblit le phénomène, mais en le laissant comparable à ce qu’il était d’abord ; l’interposition d’une lame d’aluminium d’un demi-millimètre sur le trajet des rayons de Röntgen réduit à peine (de moins de ) l’électrisation négative des rayons secondaires du platine. Les charges négatives des rayons secondaires proviennent donc surtout de l’action exercée sur le métal par les rayons X les plus pénétrants du faisceau incident. Ce fait est analogue à celui qui a été signalé à propos de l’activité électrique des rayons secondaires[1], mais il est ici encore bien plus marqué.

Le rapprochement précédent est en accord avec celui que l’on peut faire au sujet du pouvoir de pénétration des charges négatives lancées par le métal . Quand, au lieu d’opérer dans le vide, nous avons opéré en plongeant le condensateur dans un diélectrique tel que la paraffine, l’ébonite, le phénomène de l’émission d’électricité négative de en disparaissait sensiblement. Dans le cas seulement où et n’étaient séparés que par une fraction de millimètre de paraffine, l’électromètre accusait encore une faible charge correspondant à des courants de l’ordre de 10-12 ampère ; les variations de ces faibles courants avec la nature des métaux et s’accordaient à faire penser qu’ils étaient dus à l’émission par les métaux lourds de charges négatives rapidement absorbées par la paraffine au voisinage du métal.

Une expérience directe a d’ailleurs montré le faible pouvoir de transmission[2] de l’émission électrique du plomb, par exemple :

  1. G. Sagnac, De l’optique des rayons de Röntgen et des rayons secondaires qui en dérivent. Paris, Gauthier-Villars, 1900, p. 105 et 132.
  2. La transmission étudiée ici peut avoir lieu en partie ou en totalité par diffusion postérieure ; la même remarque s’applique d’ailleurs à la transmission de l’action électrique de décharge ou de l’action radiographique des rayons secondaires des métaux lourds, telle qu’elle a été, dans certains cas, étudiée par l’un de nous (G. Sagnac, loc. cit., p. 89 et 94).