Page:Curie - Œuvres de Pierre Curie, 1908.djvu/532

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nombre peu éloigné de celui que donne l’expérience. Bien que la substance soit moins volatile que , elle distille cependant en partie vers 600°. On peut le constater (courbes 3 et 4, fig. 3) à l’aide des lames activées par deux chauffes successives d’un même fil. Le corps a presque complètement distillé dans la première chauffe à 500°, le corps distille à peu près seul dans la deuxième chauffe à 700° (courbe 4), de sorte que les lames activées par la deuxième distillation se comportent sensiblement comme si elles ne contenaient que le corps .

Quand on chauffe les lames activées à des températures supérieures à 700°, on obtient des phénomènes non prévus par la théorie qui précède. La substance semble se modifier dans sa nature, que nous supposerons caractérisée par le coefficient qui indique la rapidité de la loi de désactivation. Nous avons vu que le coefficient c’ est de 0,0004 (c’est-à-dire égal à c) quand la température de la chauffe a été de 630°. Si l’on chauffe à une température plus élevée, c’ augmente, passe par un maximum puis diminue. On voit d’ailleurs (courbes 6 et 7, fig. 4 et Tableau) que la substance qui distille en deuxième distillation semble être de même nature que celle de la substance qui reste sur la lame chauffée.

Les expériences qui viennent d’être décrites prouvent que la nature de la radioactivité induite sur une lame peut se trouver modifiée par des variations de température.