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LES RAYONS α, β, γ DES CORPS RADIOACTIFS

sentent le rayonnement de fluorescence qui accompagne l’émission de rayons α ou β de désintégration, et qui peut prendre naissance soit dans les atomes de la substance radioactive elle-même, soit dans le support sur lequel elle est déposée.

Pour les rayons γ de haute fréquence, l’absorption photoélectrique est négligeable dans un absorbant à atomes légers, mais dans un élément à nombre atomique élevé, tel que le plomb, les effets d’absorption et de diffusion sont encore du même ordre pour les rayons γ durs de RaC (λ ≥ 20 U. X). On admet, en général, que tous les électrons extranucléaires sont équivalents au point de vue de la diffusion des rayons γ durs. Le coefficient de diffusion par électron mesuré dans une matière à atomes légers, est directement comparé à celui que prévoit la théorie. Pour cela, le faisceau canalisé de rayons γ, issu de la source S,

fig. 4
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est reçu, sous un angle solide aussi petit que possible, dans un appareil de mesures R à distance de S, et les écrans diffusants sont placés entre la source et le récepteur (fig. 8). Les radiations à étudier n’étant pas homogènes, on les soumet à une filtration préalable qui a pour objet d’éliminer les composantes plus molles. On apprécie la valeur de λ pour cette radiation filtrée, d’après les données fournies par la spectrographie des rayons γ. Plusieurs auteurs : Skobelzyn, Chao, Tarrant, Gray, L. Meitner et Hupfeld, Jacobsen ont ainsi comparé la valeur de par électron avec la valeur déduite de la formule Klein Nishina. Les résultats de ces mesures délicates font prévoir que, l’accord avec la théorie paraît satisfaisant pour λ voisin de 7 U. X., mais que pour λ = 4,7 U. X (rayons γ fortement filtrés de ThC″), l’accroissement du coefficient avec le nombre atomique de l’absorbant ne peut s’expliquer entièrement par une part d’absorption photoélectrique. Ceci conduit à envisager un effet de diffusion nucléaire qui, pour le plomb, atteindrait 40 % de l’effet de diffusion normal sur les électrons extranucléaires.