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LE DEUIL DE LA NATION

du Radium complet et agrandi, digne de notre pays[1].

Pour honorer la mémoire de Pierre Curie, la Société française de physique décida la publication complète de son œuvre. Cette publication, faite par les soins de P. Langevin, se compose d’un seul volume d’environ 600 pages, qui parut en 1908, et pour lequel j’ai fait une préface. Le volume unique, qui renferme une œuvre aussi considérable que variée, est une image fidèle de la mentalité de l’auteur. On y trouve une grande richesse d’idées et de faits expérimentaux conduisant à des résultats clairs et bien établis, mais l’exposé est limité au strict nécessaire, sous une forme irréprochable et pour ainsi dire classique. On peut regretter que Pierre Curie n’ait pas utilisé ses qualités de savant et d’écrivain pour la rédaction de mémoires étendus ou de livres. Ce n’est pas le désir de le faire qui lui manquait ; il avait plusieurs projets de ce genre qui lui étaient chers. Il ne put jamais les mettre à exécution, en raison des difficultés avec lesquelles il a eu à lutter pendant toute sa vie de travail.

Et maintenant, jetons un regard sur l’ensemble de ce récit, où j’ai tenté d’évoquer l’image d’un homme

  1. Un grand progrès a déjà été réalisé dans cette voie par la création d’une section de thérapeutique, sous la direction du Dr Regaud. De plus, un organisme spécial, la Fondation Curie, a été constitué en 1921, pour réunir les ressources nécessaires au développement de l’Institut du Radium. La première donation importante à la Fondation Curie est due à la générosité du Dr Henri de Rothschild.