Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 1.djvu/341

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confirmée par des expériences récentes[1] qui comportent l’étude du dégagement de l’émanation par des composés insolubles divers contenant des traces de radium. À la solution qui contenait un sel du métal choisi, on ajoutait une solution contenant une quantité connue et très faible de radium, puis on précipitait le métal, à l’état de sel insoluble ou d’hydrate, par un réactif approprié. Le précipité entraînait le radium en proportion plus ou moins forte pour les différents composés étudiés ; c’est ainsi que le radium est très complètement entraîné avec un précipité d’hydrate de fer ou d’urane, tandis que les hydrates de thorium, de didyme ou d’aluminium ne l’entraînent qu’en faible proportion. Le précipité séparé du liquide était séché à l’étuve vers 120° ; puis on mesurait séparément l’émanation dégagée par le liquide et par le solide après 20 heures d’accumulation en vase clos. On trouve ainsi que, pour les sels solides de baryum et de plomb, l’émanation recueillie ne constitue qu’environ 3 pour 100 de l’émanation accumulée, tandis que pour d’autres composés le dégagement est beaucoup plus important. Voici le rapport de la quantité d’émanation recueillie à la quantité d’émanation accumulée pour quelques-uns des composés étudiés.

Hydrate de fer 
 0,295
Hydrate d’urane 
 0,205
Hydrate de baryum 
 0,035
Fluorure de didyme 
 0,205
Fluorure de baryum 
 0,055
Chromate de fer 
 0,345
Chromate de baryum 
 0,045
Sulfate de plomb 
 0,033
Sulfate de baryum 
 0,028

Dans les expériences faites sur l’émanation du radium, celle-ci est, en général, fournie par une solution, et dans certains cas il peut en résulter des inconvénients. L’emploi de radium dilué dans des composés perméables à l’émanation (hydrate de fer ou d’urane, chromate de fer, fluorure de didyme) permet d’obtenir à la température ordinaire une forte proportion de l’émanation accumulée.

  1. Herszfinkel, Comptes rendus, 1909.