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plaque A est à un potentiel positif doit être supérieur à celui que l’on obtient quand cette plaque est à un potentiel négatif. Aucune différence certaine n’a cependant pu être constatée, et même l’effet obtenu était plutôt inverse de celui qui était prévu. De plus le courant diminue d’abord quand le vide devient meilleur, mais tend ensuite vers une limite indépendante de la pression.

Fig. 133.

M. Strutt[1], opérant avec du polonium en couche très mince et avec un dispositif analogue à celui dont il s’était servi pour la démonstration de la charge des rayons trouva de même que l’électroscope se déchargeait, qu’il fût chargé positivement ou négativement.

M. J.-J. Thomson[2] opérait également avec du polonium. Un disque de métal relié à l’électroscope se trouvait en face de la plaque recouverte de polonium, à 3mm de distance. Un très bon vide était obtenu au moyen de la méthode qui consiste à absorber le gaz résiduel par du charbon de noix de coco contenu dans un tube immergé dans l’air liquide. La décharge de l’électroscope était 100 fois plus rapide pour une charge positive que pour une charge négative ; on devait en conclure que le polonium émet beaucoup plus d’électricité négative que d’électricité positive. En plaçant l’appareil dans un champ magnétique intense, on constatait que la décharge de l’électroscope pour une charge positive se trouvait arrêtée, les particules chargées négativement émises par

  1. Strutt, Phil. Mag., 1904.
  2. J.-J. Thomson, Nature, 1904 ; Proc. Camb. Phil. Soc, 1905.