Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/101

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

attaqué à Philip, afin de lui ravir ses provisions. Il les destinait à la jeune femme.

Philip la voyait qui tentait de lui cacher, par fierté féminine, la folie de joie qu’elle éprouvait devant la nourriture déballée par Bram. S’il n’eût pas été là, elle se fût déjà agenouillée à côté de Bram. Elle n’osait, devant l’étranger. Et, comme son regard rencontrait celui de Philip, sa figure s’empourpra. C’était l’aveu de son désir ardent, la trahison de son estomac, dont elle ne pouvait réprimer les contractions. N’allait-il pas trouver qu’elle était folle, elle aussi, aussi folle que Bram, et retournée pareillement à l’état animal ?

Philip fit en hâte un pas vers elle et posa une main sur son bras.

« Nous allons, n’est-ce pas, déjeuner de compagnie ? » lui dit-il.