Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/106

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ment, continua-t-il en souriant. Pour le quart d’heure tout au moins. Peut-être, après tout, que j’ai, comme Bram, le cerveau timbré. Mon aventure, avouez-le, n’est pas banale. Je me mets en route pour courir sus à des Indiens. Je tombe sur un fou. Et, dans la cahute de ce fou, je « vous » trouve. Vous m’apparaissez debout, dans un rayon, comme un ange à la porte de l’enfer. Vous ne me comprenez point, n’est-ce pas ? Cela ne fait rien… Je vous offre de vous délivrer de ce fou. Et vous refusez. Les bras m’en tombent ! Je paierais bien un million de dollars (si je les avais), pour avoir, en échange, le pouvoir de faire parler Bram. »

Le mobile visage de la jeune femme reflétait tous les sentiments qui passaient en elle. Elle s’efforçait de lire dans les yeux de Philip ce qu’il pouvait lui dire, de deviner sa pensée sur ses lèvres.

Il reprit :

« Vous êtes à quinze cents bons milles de tout être humain, avec des cheveux et des yeux tels que les vôtres… Et des cheveux de cette couleur, par-dessus le marché ! S’il prenait à Bram fantaisie de parler, sans doute m’expliquerait-il que vous êtes tombée de la lune, ou bien qu’un équipage de chasse-galère vous a apportée ici, à travers l’espace, pour que vous lui teniez sa cabane en ordre. Voyons, ne pouvez-vous pas me