Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/109

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phrases très simples, qu’il avait retenues. Mais, pour la jeune femme, c’était toujours de l’hébreu. Alors il dit encore :

« Célie ! »

Presque au même instant, elle répondit :

« Philip ! »

Un remue-ménage extérieur annonça le retour de Bram. Hurlements et grognements de la horde, pas pesants de l’homme-loup, et Bram entra.

Philip, sans détourner la tête, continua sa cuisine, comme si rien ne s’était passé. Tout en sifflant, il remuait ses pommes de terre. Puis, s’adressant à Célie Armin, en désignant du doigt la cafetière :

« Occupez-vous du café, Célie. Le déjeuner est prêt. »

Elle prit la cafetière, la tourna une ou deux fois, et s’avança vers la table.

Philip regarda Bram. L’homme-loup était adossé à la porte. Sans faire un mouvement, il regardait la scène qu’il avait devant les yeux, hébété et stupide. D’une main il tenait un seau rempli de neige, dans l’autre il portait un poisson gelé.

« Trop tard pour votre poisson, Mister Bram, dit Philip. Il était impossible de faire attendre davantage la petite lady. J’estime en outre que vous l’avez bourrée de viande et de poisson à