Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/116

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Elle répondit, et il en sursauta :

« Kobenhavn — Muskvas — Saint-Pétersbourg — Rusland — Sibirian — Amerika.

— Copenhague — Muskvas ? (je ne comprends pas, mais qu’importe….) — Saint-Pétersbourg — Russie — Sibérie — Amérique –, répéta-t-il, en la regardant, incrédule. Célie, si vous éprouvez pour moi la moindre sympathie, ménagez ma raison. Comment croire que, partie du Danemark, vous êtes, comme cela, venue à travers la Russie et la Sibérie vous échouer au Canada, en plein Barren, dans cette cabane de fou, abandonnée de Dieu et des hommes ? Vous ! Il doit y avoir quelque erreur. Tenez, regardons plutôt… »

Philip s’était souvenu de son atlas de poche, que l’administration de la police lui avait fourni avec le reste de son équipement. L’atlas se terminait par une petite mappemonde. Il mit la carte sous les yeux de Célie, qui, de son petit doigt, toucha Copenhague.

Il se pencha pour regarder par-dessus la tête de la jeune femme.

Pendant un moment, la question se déplaça de savoir si elle venait de Copenhague ou de la lune, et ce mystère lui parut de peu de conséquence. Il l’avait trouvé, c’était le principal. Comme l’explorateur qui a touché au but, il aurait volontiers dansé de joie. Mais, retenant sa