Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/118

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Philip, dès le premier instant. Elle parlait, parlait, en se tordant les mains. Et, quand elle eut terminé, elle s’écroula dans un long sanglot, en se couvrant le visage de ses deux bras.

Dehors, dans l’enclos, on entendit le rire de Bram Johnson.

Ce rire semblait une insulte et une raillerie. Le sang de Philip ne fit qu’un tour. Il bondit vers le poêle, en tira un long tison enflammé et, courant vers la porte de la cabane, l’ouvrit et sortit en courant.

Un cri terrible, qui était une supplication désespérée, retentit presque aussitôt derrière lui. En même temps, il vit la horde des loups se ruer en masse épaisse, de l’extrémité de l’enclos. Et, cette fois, la voix de Bram Johnson ne les arrêta pas. Il regardait tranquillement la scène, tandis que Célie sentait tout son sang se glacer dans ses veines. Elle jeta un nouveau cri, auquel répondit le rire sinistre de l’homme-loup.

Philip n’avait point faibli devant le danger. Brandissant la bûche enflammée et la faisant tournoyer au-dessus de sa tête, il la lança sur la bande. Un instant de désarroi s’ensuivit parmi les loups, et Philip en profita pour se retourner et regagner précipitamment la cabane. Aussi rapide que l’éclair, il referma la porte, que Célie avait aussitôt poussée, et tira le verrou.

Il était temps ! Une seconde après, la charge