Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/125

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Il ne restait plus qu’à explorer le petit réduit qui servait de chambre à coucher à l’homme-loup. Tout ce que Philip réussit à découvrir fut trois pièges, faits avec les cheveux de Célie.

« Nous n’y toucherons pas, dit-il, après les avoir considérés avec émotion pendant un instant, et tout en replaçant sur eux la peau d’ours qui les cachait. L’usage interdit de déranger le lit d’un autre homme… » Puis au bout d’un moment :

« Il n’a même pas laissé dans la cabane le couteau dont il se sert pour dépecer la viande. Je me demande s’il prenait cette même précaution lorsque vous seule étiez là. Pas une arme, en tout cas, ni rien d’approchant. »

Dehors, les loups, dans l’enclos, menaient grand tapage. Deux d’entre eux se battaient. Philip alla vers la fenêtre, pour les regarder. C’étaient de redoutables gardiens que Bram avait laissés derrière lui. Et Philip se demanda, en admettant qu’il pût tuer Bram ou le faire prisonnier, comment il viendrait à bout de ces geôliers. Si Bram entrait avec son fusil dans la cabane tout irait bien. Les loups seraient ensuite abattus un à un. Mais Bram introduirait-il jamais son fusil dans la cabane ?

Les deux loups continuaient à se battre. Les autres faisaient cercle autour d’eux, sauf un seul, qui était énorme, et qui, en dépit de l’agita-