Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/154

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

demeurait fort perplexe. À l’aide des petits dessins, Célie lui apprit qu’en compagnie de son père, Paul Armin, se trouvaient en outre deux autres blancs.

Le temps passa. La tempête continuait à rugir et l’obscurité était toujours complète. Philip, ayant consulté sa montre, vit qu’elle marquait sept heures. La nuit, maintenant, avait ajouté ses ténèbres à celles du jour. Il conduisit Célie vers sa chambre et l’invita, avec insistance, à aller se coucher, pour qu’elle se reposât un peu.

Au bout d’une heure, il pensa qu’elle dormait. Il appuya son oreille contre la cloison et n’entendit, en effet, aucun bruit. Il enfonça alors sa casquette sur sa tête, enfila son manteau et se saisit du gourdin qu’il s’était fabriqué. Puis, mettant à exécution le hasardeux projet qu’il avait conçu, il se dirigea vers la porte de la cabane, l’ouvrit et, étant sorti, la tira derrière lui.

Violemment, la tempête lui souffleta la figure. Mais il eût craint plutôt une accalmie. Quelque part dans le petit cercle du corral étaient blottis les loups de Bram et son espoir était que, dans le tumulte de la tourmente, il pourrait s’avancer sans être entendu ni flairé par eux.

Il resta immobile, quelques instants, aux écoutes, serrant le gourdin dans ses doigts crispés, chaque nerf de son corps tendu comme un ressort. Rien ne bougeait. Il fit un premier pas