Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/159

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la palissade du corral et qu’il n’eût gagné, du côté opposé au vent, la forêt de sapins, Philip ne s’arrêta, ni ne détourna la tête.

Mais alors, tandis que les faîtes des arbres geignaient sous la tempête, mêlant leurs plaintes au sifflement de l’incendie, tandis que Célie, qu’il tenait pressée contre sa poitrine, sortait ses bras de la peau d’ours et, dans un sanglot, les lui nouait autour du cou, il se sentit comme assommé par l’impuissance d’un désespoir aussi sombre et noir que la nuit. Avec la cabane se consumait tout ce qui, dans ce désert d’épouvante, rendait la vie possible : vivres, abri, vêtements même.

Et pourtant, inlassablement, il répétait :

« All right, petite amie ! Nous en sortirons bien. J’en suis sûr. »