Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/189

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Une barbe épaisse le cachait en partie ; et de longs cheveux, mal peignés, retombaient sur les épaules.

Presque aussitôt, l’homme aperçut Philip. Il en demeura comme pétrifié.

Philip le coucha en joue avec le petit revolver de Célie.

« Je suis Philip Brant, dit-il, de la police royale, au service de Sa Majesté. Haut les mains ! »

Les deux hommes se tenaient face à face, l’un droit et rigide, comme figé dans son étonnement, l’autre attendant, anxieux, ce qui allait advenir.

Philip, qui tournait le dos à la porte, pensait que l’ombre projetée par son épaule et son visage dissimulait la dimension réelle du petit revolver. De toute façon, un coup tiré d’aussi près pouvait être efficace. Il s’attendait donc à voir le mystérieux personnage élever, après réflexion, ses mains au-dessus de sa tête et ne prévoyait guère ce qui allait se passer.

Le bras qui tenait le pot de café s’éleva et rapidement envoya en avant un déluge bouillant vers le visage de Philip. Celui-ci esquiva le jet brûlant, en baissant la tête, et tira. Mais, avant qu’il pût redresser le chien du revolver et lâcher un second coup, l’homme était sur lui.

L’élan de son agresseur fut si formidable que tous deux allèrent s’écraser contre le mur inté-