Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/225

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dans son étui. Au cas d’une attaque, sans doute prochaine, des Esquimaux, le fusil serait, à distance, plus efficace. Le Kogmollock qui était venu délivrer Blake devait avoir des confrères plus ou moins éloignés.

Philip installa Célie sur le traîneau. Elle avait trop compris, hélas ! combien s’était aggravée leur situation. Puis il alla vers les chiens et les fit lever.

Tout las et brisés qu’ils fussent, ils obéirent à son commandement et tendirent leurs traits. Le traîneau se mit en branle. La longue mèche du fouet siffla cruellement sur leur dos, qu’elle cingla, et ils accélérèrent leur allure.

La lune s’était levée, entourée d’un brouillard opalescent, qui était descendu sur le sol et maintenant cachait presque la double rive du fleuve. Le traîneau filait droit sur la piste glacée. Philip courait à côté des chiens et priait Dieu intérieurement que les Esquimaux n’apparussent point avant le jour.

Supputant d’avance le cours des événements, il espérait arriver indemne à la cabane dont Blake avait parlé et qui abritait le père de Célie. Une fois là, il se mettrait en défense et, lorsqu’il serait attaqué, son premier coup de fusil serait pour Blake. Lui disparu, il y aurait peut-être moyen de traiter avec les Kogmollocks. C’était lui qui s’acharnait après Célie. Il y avait des