Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/237

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était tranquille. Mais, n’ayant plus de vivres et comme nous étions condamnés à mourir de faim, je suis parti ce matin en reconnaissance, à la recherche de quelque nourriture. J’ai rencontré un couple d’Esquimaux, qui transportaient de la viande de caribou. J’ai engagé la lutte. D’autres sont arrivés à la rescousse et j’ai encore employé deux cartouches. Il m’en reste une. Ils s’en doutent et voilà pourquoi ils se montrent avec cette effronterie. Mon fusil est du calibre 35. Et le vôtre ?

— Même numéro, répondit Philip, qui commençait à piaffer sur lui-même, dans l’expectative de la bataille imminente. Nous partagerons mes cartouches. Il y a encore là de quoi les faire danser. J’appartiens, entre parenthèses, au détachement du Fort Churchill et je vais vous dire, en deux mots, comment j’ai, de mon propre gré, poussé une pointe jusqu’ici. »

Et, tout en observant ce qui se passait dehors, il conta rapidement à Olaf Anderson sa rencontre avec Bram Johnson et les événements qui avaient suivi. Mille questions lui brûlaient les lèvres, concernant le père de Célie et Célie elle-même, et ce qu’Olaf avait pu apprendre de leur histoire.

Mais le Suédois, qui, par une autre fente, observait, à l’opposé du bois, la plaine où s’épandait la surface glacée de la rivière de la Mine-de-