Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/255

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où une voix d’homme se mêlait à la voix des loups.

On continua à marcher vers le Sud-Ouest, tout le jour suivant, sans notable incident. Le soir, on campa à l’orée d’un petit bois, où il y avait abondance de branches mortes, et on construisit un feu magnifique qui illumina au loin la blancheur du Barren.

Ce fut ce soir-là que Bram Johnson apparut soudain, majestueux et silencieux. Quoique chacun s’attendît à sa visite, on l’avait si peu entendu s’avancer qu’Olaf et Philip, aussi bien que Célie et son père, en sursautèrent.

Dans sa main droite, l’homme-loup portait un objet bizarre, de la grosseur d’un pavé, et qui était enroulé dans une fourrure d’Esquimau, transformée en sac.

Bram ne semblait prêter attention à personne qu’à Célie. Debout dans la lumière du feu, c’est elle seule qu’il regardait. Il alla vers elle et, avec un grognement dans sa gorge, il déposa le paquet à ses pieds. L’instant d’après, il avait disparu.

Le Suédois, s’étant levé, ramassa le cadeau du fou et entrouvrit l’enveloppe. Philip vit son sourcil se froncer. Puis Olaf s’éloigna sous les sapins et revint, peu après, les mains vides. Il dit, en riant, quelques mots à Célie. Ayant ensuite tiré à part Philip :

« Je lui ai expliqué que c’était un morceau de