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CHAPITRE VI

OÙ LE CHASSEUR EST CHASSÉ


Philip attendit.

Ayant consulté sa montre, il vit qu’il attendait depuis une heure et qu’il était près de minuit. Le moindre son qui venait du Barren, ou des broussailles du petit bois, le faisait sursauter, au physique et au moral. Sa conviction était que Bram et sa horde arriveraient en silence, qu’il n’entendrait le bruit des pas de l’homme, ou celui des doux coussinets des pattes des loups, qu’au moment même où ils seraient près de lui.

Par deux fois, un grand hibou-de-neige[1] battit des ailes au-dessus de sa tête. La troisième fois, l’oiseau fonça sur un lièvre blanc, parmi les broussailles. Et, chaque fois, Philip avait cru que l’heure décisive était venue. Ce furent ensuite de petits renards blancs, qui furetaient çà et là, curieux comme des enfants, qui le firent tressaillir. À plusieurs reprises, ils l’incitèrent à

  1. Espèce de hibou blanc. (Note des Traducteurs.)