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L’ŒUVRE DE RICHARD WAGNER AU CONCERT

deux plus grands artistes de Paris. Ce n’est qu’après treize ans, en 1881, que notre illustre Faure, toujours aux séances de Pasdeloup (auquel il est resté si fidèle) nous fit réentendre ces pages avec son style admirable et voix de velours ; il avait, cette fois, pour Élisabeth, une jeune élève du Conservatoire, dont la carrière devait être particulièrement belle, et à qui, justement, l’avenir destinait ce rôle à l’Opéra, quinze ans plus tard : Mme  Rose Caron.

Les mêmes scènes furent encore chantées par celle-ci et Lauwers, chez Colonne (1883). Mais le plus souvent, elles étaient détachées. Faure chanta fréquemment l’invocation à l’Étoile, soit seule, soit après le septuor du premier acte et la phrase : « Salut, salut, ô chanteur magnanime ! » que nul n’a jamais dite comme lui. (Concerts Pasdeloup, Colonne et Lamoureux : 1882, 1883, 1884, 1885, 1887, 1889). On y entendit également Victor Maurel (1881, concerts Delsart), Auguez (1881, Colonne), Heuschling (1882, Lamoureux), Bouhy (1880, Colonne), Delmas (1890, Conservatoire), Van Rooy (1901 et 1905, Colonne), Daraux (1905, Colonne), Renaud (1909, 1910, Lamoureux ; avec l’air de concours du second acte). La prière d’Élisabeth, et aussi son air d’entrée, au second acte, furent très souvent dits : par Mmes  Materna (1889, 1890, Lamoureux), Krauss (1890, Colonne), Mottl (1897, 1890, Colonne, Lamoureux), Raunay (1899, Lamoureux), Demougeot et Lormont (1909, Lamoureux), Wittich 1914, Colonne).

Avant la reprise de 1895, la plus belle exécution a été celle de la Société des Concerts, en 1893, qui donna le troisième acte en son entier, avec Mme  Bosman, Renaud et Saléza. Ce dernier, en