Page:Custine - Aloys, ou le religieux du mont saint bernard, Vézard, 1829.djvu/108

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vait-il commencer par la plus noble jouissance de l’âme ? J’étais heureux parce que je me croyais innocent, et dans mon idolâtrie, je remerciais Dieu et Mme de M** de m’avoir enfin révélé le but de mon existence.

L’hiver et une partie du printemps s’étaient écoulés ; il me semblait que Mme de M** avait autant de confiance que moi dans l’inaltérable bonheur que devait nous assurer notre affection mutuelle. Si quelque nuage troublait ma félicité, c’était la crainte de n’inspirer à Mme de M** qu’un attachement secondaire. Ayant été, toute sa vie, blessée dans ses plus tendres sentiments, elle avait concentré sur sa fille tout sa puissance d’aimer, et je remarquai