Page:Custine - Aloys, ou le religieux du mont saint bernard, Vézard, 1829.djvu/39

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cevais dans le lointain. Tout me paraissait grand ; j’étais peu fait à la nouveauté, et la monotonie de ma vie avait disposé mon imagination à l’étonnement. Je parcourais rapidement les sentiers faciles de ce nouveau paradis, où ma hardiesse m’avait conduit, lorsqu’en passant devant un pavillon entouré d’arbres, j’entendis une voix de femme, très douce, s’écrier : Ah, le joli enfant ! que sa physionomie est intéressante ! Ces mots prononcés par la reine du lieu produisirent sur moi l’effet de paroles magiques. Une vie nouvelle se révéla à mon esprit ; mes rêveries devinrent réalité, et j’appris avec ravissement que le monde renfermait assez de merveilles pour répondre à toute l’exigence de mon imagination.