Page:Custine - Aloys, ou le religieux du mont saint bernard, Vézard, 1829.djvu/61

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haine s’empara de mon âme, et j’aspirais au martyre, pour forcer le tyran à montrer sa férocité ; ce charlatan de clémence révoltait ma fierté.

» Il faut à la jeunesse des passions violentes, et mon cœur n’eut plus d’autre crainte que de ne pas haïr assez l’homme qui se faisait adorer du monde. J’éprouvais une satisfaction secrète à me sentir en lutte avec l’univers, et j’épuisai pendant ces années d’oppression toutes les jouissances du pur orgueil.

» Une vie si agitée, quoiqu’inactive, a beaucoup contribué à énerver mon âme : les sentiments doux sont les seuls qu’on puisse nourrir impunément dans la solitude.

» Le comte de T**, beaucoup plus âgé