Page:Custine - Aloys, ou le religieux du mont saint bernard, Vézard, 1829.djvu/65

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scènes qui plaisaient le plus à mon imagination. Je pressentais une vie nouvelle, et je me plongeais dans des rêveries délicieuses.

» Quel bonheur peut égaler celui qu’on se promet à dix-sept ans ! Ah ! ce n’est pas en ce monde que Dieu tient parole à la jeunesse !

» J’éprouvai pour la première fois, des mouvements d’amour ; et le plus vif besoin de mon cœur dont j’avais été distrait jusqu’alors par l’amertume que j’apportais dans la société, me fut révélé par le spectacle de la nature. Je pressentais avec transport un bien qui me semblait du à mes espérances ; car une des plus dangereuses illusions de la jeunesse, c’est de prendre ses désirs pour des droits.