Page:Custine - Aloys, ou le religieux du mont saint bernard, Vézard, 1829.djvu/77

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milieu des bois. L’élévation, la religieuse obscurité de ces forêts primitives, me faisait une impression semblable à ce qu’on éprouve sous les ogives gothiques d’une vieille église, et je me croyais guéri de toutes les misères humaines, en avançant sous ces temples dont Dieu seul est l’architecte.

» De là je passai en Suisse, et ma vie, pendant six mois, ne fut qu’un continuel délire. Je n’avais plus qu’un besoin : celui de planer au-dessus des géants qui m’entouraient ; je voulais tout surmonter, voir tout à mes pieds, et, si j’ose le dire, c’est dans les solitudes des Alpes que, pour la première fois, je pus m’expliquer l’ambition. Je ne dormais plus que d’un sommeil agité, et, lors-