Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 2, Amyot, 1846.djvu/175

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cette princesse avait su fuir les ennuis de la représentation, pour s’entourer de tout ce qui fait le charme de la vie privée. C’était une féerie nouvelle dont le prestige captivait mon imagination, bien plus que la magie du pouvoir et des grandeurs.

« Je ne veux pas donner raison à madame***, reprit l’Impératrice. Vous allez voir le cottage en détail, et c’est mon fils qui vous le montrera. Pendant ce temps-là j’irai visiter mes fleurs, et je vous retrouverai avant de vous laisser partir. »

Tel fut l’accueil que je reçus de cette femme qui passe pour hautaine non-seulement en Europe, où on ne la connaît guère, mais en Russie où on la voit de près.

Dans ce moment, le grand-duc héritier vint rejoindre sa mère : il était avec madame*** et avec la fille aînée de cette dame, jeune personne âgée d’environ quatorze ans, fraîche comme une rose, et jolie comme on l’était en France du temps de Boucher. Cette jeune personne est le vivant modèle d’un des plus agréables portraits de ce peintre, à la poudre près.

J’attendais que l’Impératrice me donnât mon congé ; on se mit à se promener en allant et venant devant la maison, mais sans s’éloigner de l’entrée devant laquelle nous nous étions arrêtés d’abord.

L’Impératrice connaît l’intérêt que je prends à toute la famille de madame*** qui est Polonaise. Sa