Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 2, Amyot, 1846.djvu/280

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au-dessus de la pièce d’entrée. Toutes les maisons des paysans russes se ressemblent.

Resté seul, Fedor s’assit sur la première marche du petit escalier que venait de monter sa sœur ; alors, non sans lui recommander encore une fois à travers le plancher de ne pas perdre un instant, il appuya ses deux coudes sur ses genoux, et pencha la tête dans ses mains d’un air pensif.

Xenie, de son petit cabinet, aurait pu entendre tout ce qui se serait dit dans la salle silencieuse ; elle répondit à son frère qu’il ne l’attendrait pas longtemps.

À peine avait-elle dénoué le paquet de ses nouveaux vêtements que Fedor, se levant avec l’expression d’une vive anxiété, siffle doucement pour appeler sa mère. « Que veux-tu ? répond celle-ci à voix basse.

— Éteignez votre lampe, j’entends des pas, réplique le jeune homme à voix plus basse. Éteignez donc votre lampe, elle brille à travers les fentes ; surtout ne faites aucun mouvement. »

La lumière d’en haut s’éteint, tout reste en silence.

Quelques moments se passent dans une attente pleine d’angoisse ; une porte s’ouvre, Xenie respire à peine : un homme entre couvert de sueur et de