Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 2, Amyot, 1846.djvu/398

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— Quels sont-ils ?

— On ne les comprendrait point en Russie.

— On s’en passe.

— Comme de tout ce qu’on ne connaît pas. »

Mon adversaire piquée, tâcha de me cacher son dépit en changeant subitement le sujet de la conversation.

« Est-ce de votre famille que madame de Genlis parle si longuement dans les Souvenirs de Félicie, et de votre personne dans ses Mémoires ? »

Je répondis affirmativement ; puis je témoignai ma surprise de ce qu’on connût ces livres à Schlusselbourg. « Vous nous prenez pour des Lapons, repartit la dame avec le fond d’aigreur que je ne pus parvenir à lui faire quitter, et qui à la longue réagissait sur moi au point de me monter au même diapason.

— Non, madame, mais pour des Russes qui ont mieux à faire que de s’occuper des commérages de la société française.

— Madame de Genlis n’est point une commère.

— Tant s’en faut ; mais ceux de ses écrits où elle ne fait que raconter avec grâce les petites anecdotes de la société de son temps ne devraient, ce me semble, intéresser que les Français.

— Vous ne voulez pas que nous fassions cas de vous et de vos écrivains ?