rait grand en Russie, que personne ne le saurait ; la connaissance des chiffres est un privilége de la police russe ; j’ignore s’ils arrivent exacts à l’Empereur lui--
tème [(*) La prison solitaire.] ne peut être raisonnablement déduit de cette circonstance,
quoiqu’on s’en prévale souvent. Tous les hommes qui ont fait leur
étude des maladies de l’esprit savent parfaitement bien qu’un abattement,
qu’un désespoir assez profonds pour changer entièrement
le caractère et pour anéantir toute force d’élasticité, toute résistance
propre, peuvent travailler l’intérieur d’un homme, et s’arrêtent
pourtant devant l’idée de la destruction volontaire ; c’est un
cas fréquent. »
(Philadelphie et sa prison solitaire. Voyage en Amérique, par Charles Dickens.)
« Suicides are rare among the prisoners : are almost indeed
unknown. But no argument in favour of the system can reasonably
be deduced from this circumstance, although it is very
often urged. All men who have made diseases of the mind their
study, know perfectly well that such extreme depression and
despair as to change the whole character and beat down all its
powers of elasticity and self resistance, may be at work within
a man, and yet stop short of self destruction. This is a common
case. »
(Philadelphia and its solitary prison. American Notes for general circulation, by Charles Dickens. Paris, Baudry’s edition, p. 135, 1842.)
Le grand écrivain, le profond moraliste, le philosophe chrétien
auquel j’emprunte ces lignes a non-seulement l’autorité du talent
et d’un style qui grave ses pensées sur l’airain, mais son opinion
fait loi dans cette matière si scrupuleusement étudiée par lui.
(Note du Voyageur.)